Comment écrire un bon roman ? La suite !

Comment écrire un bon roman ? La suite !

Dans l’article précédent, nous avons vu qu’un bon roman est celui qui trouve son public, pas forcément un livre qui se vend comme des petits pains. Nous avons également passé en revue les idées reçues sur ce que doit être l’écriture d’un bon roman mais aussi les bases indispensables pour réussir. Je vais à présent aborder les étapes nécessaires à l’écriture d’un bon roman. C’est ma vision, je l’assume, ces étapes ne sont aucunement obligatoires, ne prenez pas tout au pied de la lettre. Mon objectif est simplement de vous donner des pistes de réflexion pour transformer votre roman en bon roman que les éditeurs à compte d’éditeur accepteront de publier.

1. Avant de commencer à écrire votre roman

Essayez de lire beaucoup de romans. Variez les genres (contemporain, thriller, polar, SF, fantasy, récits, etc.) et les auteurs. Lisez autant les grands auteurs français, présents et passés, que d’autres auteurs, moins connus, sans oublier les auteurs internationaux qui, par leur culture, permettent de voir l’écriture sous un nouvel angle. Lisez au réveil, à votre pause déjeuner, le soir avant de vous coucher, le weekend sur la plage ou au coin du feu. Lisez quand vous n’avez pas envie de lire. Lisez des livres qui ne vous parlent pas au premier abord. En lisant beaucoup de livres, vous vous forgerez une culture littéraire qui vous permettra de savoir quel genre de roman à votre préférence et les typologies de lecteurs auxquels vous souhaitez vous adresser. Déjà, vous aurez fait un grand pas vers l’écriture d’un bon roman.

2. Concevoir le plan du roman

Ce point me fait toujours sourire, tant il est galvaudé ces dernières années par des coachs en manque de liquidités. En vous faisant croire que seul un plan béton peu vous permettre d’atteindre les sommets, ils vous vendent des ateliers et des formations au prix fort. Leur contenu n’est pas inintéressant, il permet de rassurer les auteurs et de leur donner confiance, mais faire un plan n’est pas sorcier, vous pouvez le faire vous-même. Pour faire simple, il consiste à mettre sur le papier un synopsis de l’histoire – une synthèse de votre intrigue – ses chapitres, scènes, conflits, rebondissements et passages importants, pourquoi pas la chute, les fiches de personnages (nous y reviendrons) ainsi que le contexte dans lequel se déroule le roman. Un plan est une structure, un cadre, une feuille de route qui doit vous permettre d’écrire facilement le premier jet de votre livre. En l’établissant, vous savez que vous partez d’un point A pour vous rendre au point Z, en passant par B, C, D, etc. Cela vous évite de vous perdre dans l’écriture et de rester bête devant la page blanche de votre ordinateur en vous demandant « J’écris quoi maintenant ? ». Personnellement, pour concevoir un plan, j’aime bien la technique du flocon de neige qui consiste à avancer pas à pas. Les premières étapes se révèlent très utiles pour les débutants.

3. Créer les personnages du roman

Le plan de votre roman est prêt, vous connaissez l’intrigue dans les grandes lignes. Mais votre histoire sera bonne si les personnages sont à la hauteur de l’intrigue. Là aussi, rien de très compliqué : créer un document Word dans lequel vous répertoriez tous vos personnages, des « héros » aux personnages secondaires. Attribuez à chacun un nom, ses caractéristiques physiques (silhouette, type et couleurs de cheveux, des yeux, forme du nez, tatouages, tâches de naissance, etc.), sa manière de bouger, ses mimiques, ses tics gestuels et de langage et, bien sûr, ses caractéristiques psychologiques (son histoire, en quelques phrases, ses motivations et objectifs, ses limites et la manière dont il va évoluer au fil de l’intrigue). Dans ce document peuvent également apparaître les liens de filiation, d’amitié, d’animosité qui vont alimenter le récit. En créant vos personnages de manière précise, vous éviterez les contradictions mais, surtout, vous les connaîtrez intimement. Ils deviendront vos amis imaginaires et prendront vie au fil des pages pour, peu à peu, s’émanciper. Leur trajectoire deviendra la leur, pas la vôtre.

4. Choisir un point de vue narratif

Avant de foncer tête baissée dans l’écriture de votre roman, déterminez d’abord le point de vue narratif. Le point de vue « narra-quoi » ? C’est la perspective narrative. Il n’y a pas de bon ou de mauvais choix, il n’y a que VOTRE choix. En général, les romans sont écrits à la 3e personne avec l’emploi de « il » ou « elle » pour désigner les personnages, ce qui permet de passer de l’un à l’autre sans difficulté. L’auteur prend ainsi de la hauteur vis-à-vis des événements ; il apporte un point de vue extérieur. Les romans écrits à la première personne sont légion également. L’emploi du « je » est souvent utilisé dans les récits et les biographies, mais pas seulement. Certains auteurs s’amusent même à employer le « je » pour plusieurs personnages d’un même roman, le lecteur devient ainsi complètement schizophrène, passant d’une personnalité à une autre, mais si la mayonnaise prend, c’est un régal. On ne fait pas mieux que le « je » pour mettre les lecteurs à la place des personnages. D’autres auteurs, talentueux, utilisent avec parcimonie la 2e personne du pluriel, le « vous », ou passent de l’emploi de la 1ere personne à celui de la 3e personne. Écrivez quelques romans avant de vous y essayer car mal utilisé, le résultat peut devenir indigeste.

5. Choisir le temps du récit

Comme pour le choix du point du vue narratif, le choix du temps du récit a son importance. Vous devez choisir d’employer le « présent » ou le « passé » avant de débuter les premières lignes de votre roman. Il ne faut surtout pas les alterner au sein d’un même roman, à moins de vouloir créer un effet de style ou un flash-back. Si vous lisez beaucoup, vous avez remarqué qu’une grande partie des romans est écrite au passé, ce qui n’est pas forcément LA bonne solution, puisque LA bonne solution est celle que vous dictera votre instinct. Dans la fiction, une histoire au passé relate ​​les événements tels qu’ils se sont produits. Le passé permet des variations entre le passé simple et l’imparfait qui permettent d’exprimer une infinité de nuances. L’emploi du passé se révèle être, pour certain, une norme immuable dans la littérature, à tort évidemment. Même si les lecteurs ont plus l’habitude de lire des romans au passé, ils peuvent également se satisfaire du présent, généralement utilisé pour exprimer une action en même temps qu’elle a lieu. Car le présent permet de placer le lecteur au cœur du récit, d’instaurer moins de distance entre lui et les personnages mais aussi de donner plus de rythme à l’intrigue. Le présent est le temps de l’action par excellence.

6. Créer votre propre Univers

Lorsque vous écrivez un roman, vous devez choisir un contexte temporel et géographique, point de départ de votre intrigue. S’agit-il d’un passé plus ou moins lointain pour votre roman historique ou Heroic fantasy ? S’agit-il de notre époque pour mieux la décortiquer ? S’agit-il d’un futur plus ou moins lointain pour votre roman d’anticipation ou de science-fiction ? Ces époques doivent-elles refléter notre monde, avec ses systèmes économiques, politiques et judiciaires ou un monde parallèle dans lequel les êtres vivants auraient évolués différemment, remettant en question la Vie telle que nous la connaissons ? L’intrigue se déroulera-t-elle en montagne, dans un village de pêcheurs, une métropole bétonnée, une jungle tropicale ou sur une planète océan ? Et quel temps fera-t-il dans votre roman ?  Si votre roman se déroule en été, vos personnages n’enfileront pas de combinaison de ski pour nager avec les dauphins sous une tempête de neige. L’Univers de votre roman, c’est le contexte, le décor. Soit vous utilisez des lieux que vous connaissez bien, soit vous imaginez le monde de vos rêves ou de vos cauchemars. L’intrigue peut se dérouler sur plusieurs heures comme sur plusieurs centaines, voire millions d’années. Il n’y a pas de règle ou de préférence. L’Univers de votre roman est vôtre, vous en faites ce que vous voulez. Essayez simplement d’être cohérent avec le genre du roman et votre intrigue, sinon vous perdrez vos lecteurs.

7. Se documenter pour être crédible

Je vous l’accorde, lorsqu’on écrit un roman, on n’écrit pas une thèse doctorale. Pourtant, tout au long de l’écriture de votre roman, selon l’intrigue définie, vos personnages et votre Univers, vous aurez besoin d’informations fiables. Pourquoi ? Pour donner de la crédibilité à votre intrigue pardi ! Vos lecteurs vous lâcheront s’ils se sentent flouer. Et en la matière, le diable se cache dans les détails. Vous rédigez une scène où deux pilotes de l’air tournoient dans le ciel en dépassant le mur du son ? Autant vous renseigner sur l’apparence de leur avion supersonique, voire à leur composition, cela rendra vos descriptions plus réalistes. Et si votre roman se déroule sur une planète inconnue, dans une lointaine galaxie, autant qu’elle respecte un minimum les lois de la physique, non ? Et si votre roman se déroule au XVIIIe siècle, vous savez à quoi ressemblait vraiment le 18e siècle, vous ? Pas moi. Une bonne documentation vous permettrait de mieux appréhender le corps humain, l’histoire, la géographie, la science, autant d’éléments qui, mis bout à bout, renforceront la crédibilité de votre roman, quel que soit le genre littéraire retenu. Ne négligez surtout pas cette étape, surtout qu’Internet permet des recherches d’une rapidité stupéfiante, sans quoi votre roman ne sera jamais « bon ».

Après toutes ses étapes, vous serez enfin prêts à écrire le 1er jet de votre roman. C’est à lire dans la suite de notre dossier exclusif 😊

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