Les chiffres clés de l’édition de livres en 2020 en France

Les chiffres clés de l’édition de livres en 2020 en France

L’édition se porte bien en France et reste un secteur constant, après une augmentation du chiffre d’affaires des éditeurs en 2019 et malgré une légère baisse des chiffres en 2020 après les périodes de confinements et la fermeture de nombreux points de vente dans le pays à cause de la Covid-19. On observe cette tendance du marché grâce aux chiffres publiés par le SNE (Syndicat National de l’Édition), SLF (Syndicat de la Librairie Française) et le site du BoD (Books On Demand). Synthèse.

Des chiffres de ventes en baisse en France

En 2019, 92% des Français interrogés se déclarent lecteurs d’après le baromètre du CNL, toutefois, en analysant le rapport statistique du SNE, on remarque une baisse du chiffre d’affaires des éditeurs de 2,36% entre 2019 et 2020, soit 2 740 millions d’euros (ventes de livres et produit des cessions de droits confondus) contre 2 806 millions d’euros en 2019. On observe également une baisse des ventes de 3,1% (422 millions en 2020 contre 435 millions en 2019).

On note également une baisse supérieure à 5% des achats faits par les bibliothèques. Par ailleurs, les secteurs des livres de Tourisme, Scolaires et des Beaux-Arts sont ceux dont les ventes ont le plus baissées. On constate cependant que les secteurs de la Littérature (dont le polar et la SF), de la Pratique et de la Bande Dessinée sont ceux qui ont connu la plus forte augmentation des ventes en 2020.

Cela peut être lié à la fermeture des points de ventes durant la période du confinement causée par la pandémie du COVID-19, puisque certains segments ont été directement touchés par la situation pandémique, comme les guides touristiques et les livres d’art.

Malgré cette légère baisse du chiffre d’affaires des éditeurs, les droits d’auteurs portés en charge ont connu une progression de 5 millions d’euros, soit 1,06% entre 2019 et 2020. Ces droits d’auteurs impactent aussi les maisons d’édition selon la SNE, les droits d’auteur représentent en moyenne 10,9% du chiffre d’affaires du prix public hors taxe de l’échantillon en 2020, contre 10,5% en 2019.

Mais aussi à l’international.

Les droits de traduction connaissent également une baisse de chiffres : 14 021 titres ont été cédés en 2020 contre 15 419 titres en 2019. L’activité des maisons d’édition françaises à l’international ont expérimenté un resserrement en 2020 : une baisse de 3,5% par rapport à 2019. Si on exclut les coéditions, plus d’un titre sur deux est cédé aux secteurs de la jeunesse et de la bande dessinée (un total de 56%).

Le Chinois est la langue qui arrive en tête avec plus de 1 400 de contrats conclus, ainsi suivi par l’italien, l’allemand, l’anglais et l’espagnol.

Les segments de livres qui marchent

Depuis la crise sanitaire, la production éditoriale est ralentie, les éditeurs sont tenus à s’adapter avec cette situation et de trouver des solutions alternatives, notamment reporter leurs publications ou les annuler. Entre 2019 et 2020, les éditeurs ont connu une baisse de 9,1%, soit 9817 titres en moins, et en parallèle, le nombre d’exemplaires passe de 516,8 à 456,7 millions, ce qui représente 11,6% entre les deux années.

En matière de segments, les œuvres littéraires demeurent en tête avec une augmentation de ventes de 2,4% en 2020, avec des auteurs de renommée mondiale comme Guillaume Musso, Marc Lévy, Ken Follet, ou encore Joël Dicker qui a eu un très grand succès avec son livre L’énigme de la chambre 622 paru au premier confinement. Il n’y a pas eu beaucoup de changements dans l’environnement éducatif, et les manuels scolaires ont pu maintenir leur stabilité sur le marché.

L’autre segment qui a gardé la tête haute en dépit de la crise est le segment de la bande dessinée avec une hausse des ventes de 6,3% par rapport à 2019.

Les livres numériques représentent une grande part du marché avec 10,1% du chiffre d’affaires total des ventes de livres des éditeurs.

Et l’auto-édition dans tout ça ?

L’auto-édition, quant à elle, connaît une augmentation de ses chiffres : en effet, on observe une augmentation de plus de 30% du nombre de livres auto-édités déposés à la BnF (plus de 2 000 livres en 2020 contre 1 500 en 2019). Les auteurs indépendants français publient surtout des romans ainsi que d’autres genres de récits mais également des ouvrages spécialisés non fictionnels (tels que les livres pratiques et de témoignages). De cette manière, on distingue selon une enquête BoD deux catégories d’auteurs auto-édités en France : tout d’abord, les auteurs « conteurs » qui représentent 56% et ensuite, les auteurs « pédagogues » qui représentent, eux, 44%. La principale raison qui motive les auteurs français d’écrire et de publier leur livre est le désir de divertir leurs lecteurs.

Concernant les formats de publication, la majorité des auteurs auto-édités en France publient à la fois en version papier et en version numérique. On constate une augmentation depuis 2016 : 66% contre 74% en 2020. Autres chiffres : 22% des auteurs auto-édités déclarent ne publier uniquement au format papier, et seulement 4% d’entre eux publient exclusivement au format numérique.

L’impact des communautés sur les auteurs autoédités

On observe en 2020 que les communautés de lecteurs se forment majoritairement sur Facebook, ce qui représente un total de 77%. De plus, 42% des auteurs indépendants affirment avoir déjà une communauté avant même la publication de leur premier livre. En France, on note que les auteurs ont tout de même tendance à s’auto-éditer eux-mêmes sans prestataires extérieures. Parmi eux, 28% mettent à profit leur communauté dans la création de leurs contenus. En revanche, ils sont de plus en plus engagés dans la promotion de leur livre. Ainsi, les stratégies marketings les plus utilisées par les auteurs français sont les séances de dédicace à 42% et les salons, les événements ainsi que les sites web d’auteurs à 41%.

L’auto-édition est en expansion et constitue une voie très prometteuses. Alors, malgré les baisses que subit l’édition en général depuis la crise du COVID-19, cela tend à montrer que la tendance devrait s’inverser ces prochaines années.

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